Documentaire belge de Bernard Bellefroid.
80 minutes – 2006
Onze ans après le génocide, le film accompagne survivants et bourreaux avant et après les premiers procès populaires Gacaca où ils se retrouvent face à face. Il y a Obede, accusé d’avoir tué des enfants et dont la demande de pardon n’est qu’une stratégie cynique pour être libéré. Il y a Gahutu, qui n’a « aucun remords » et qui face à ses juges, parle toujours de « serpent » pour parler de ceux qu’on exterminait. Enfin, il y a François, obligé de tuer son propre frère pour pouvoir survivre et qui tente aujourd’hui de se réconcilier avec sa belle-sœur. À travers ces trois histoires, le film tisse un portrait d’une société en guerre contre l’idéologie toujours présente du génocide.
Elle est l'auteure de la thèse :
Les enjeux des juridictions Gacaca* : un défi éthique dans la reconstruction des valeurs du vivre ensemble au Rwanda, après le génocide commis contre les Tutsi en 1994.
Suite au génocide commis contre les Tutsi, en 1994, au Rwanda, le gouvernement rwandais a dû inventer un modèle de justice exceptionnelle de proximité, nommé juridictions Gacaca, inspiré de la tradition rwandaise. Étant donné que les actes jugés étaient des infractions prévues et punies par le Code Pénal, du point de vue juridique ce dispositif était conçu comme une véritable juridiction pénale à vocation rétributive. Toutefois, comme il se voulait également restauratif et pédagogique, la société rwandaise dans toute sa totalité a été amenée à s’y impliquer activement. C’est ce caractère "exceptionnel" et cette transversalité qui intéressent cette étude. Avec une approche compréhensive, notre recherche consiste à mettre en exergue sa dimension éthique et le rôle qu’il a joué dans la reconstruction des valeurs du vivre ensemble.
* Prononcer Gachacha