Elle est l'auteure de la thèse :
Les enjeux des juridictions Gacaca* : un défi éthique dans la reconstruction des valeurs du vivre ensemble au Rwanda, après le génocide commis contre les Tutsi en 1994.
Cette thèse est éditée sous forme de livre qui sera commercialisé le 26 septembre 2024, mais je peux en commander pour ceux qui sont intéressés.
Un bon de commande sera disponible à l'accueil des Rencontres.
* prononcer gachacha
Suite au génocide commis contre les Tutsi, en 1994, au Rwanda, le gouvernement rwandais a dû inventer un modèle de justice exceptionnelle de proximité, nommé juridictions Gacaca, inspiré de la tradition rwandaise. Étant donné que les actes jugés étaient des infractions prévues et punies par le Code Pénal, du point de vue juridique ce dispositif était conçu comme une véritable juridiction pénale à vocation rétributive. Toutefois, comme il se voulait également restauratif et pédagogique, la société rwandaise dans toute sa totalité a été amenée à s’y impliquer activement. C’est ce caractère "exceptionnel" et cette transversalité qui intéressent cette étude. Avec une approche compréhensive, notre recherche consiste à mettre en exergue sa dimension éthique et le rôle qu’il a joué dans la reconstruction des valeurs du vivre ensemble.
avec Gaudiose Luhahe
Il y a 30 ans je me suis occupée de 5 enfants blessés pendant le génocide commis contre les Tutsi au Rwanda transférés à l'hôpital de Strasbourg pour des soins médicaux. Ils ont été évacués du Rwanda par Médecins du monde. Parmi eux il y avait une petite fille de 3 ans.
Les 4 autres enfants ont retrouvé des membres de leurs familles sauf elle, qui a été adoptée par une famille alsacienne.
Récemment, elle m'a demandé de l'accompagner au Rwanda, car elle aimerait connaître son pays d'origine et aussi tenter de chercher des membres de sa famille qui auraient survécus. Cette démarche va être compliquée, car elle ne se souvient de rien et sur place 30 ans se sont passés. Pour compliquer encore un peu les choses, dans son dossier elle porte 3 noms différents.
Avec sa mère adoptive, nous nous sommes dit que "qui ne tente rien n'a rien". Nous allons l'accompagner. Pour multiplier nos chances nous comptons lancer des avis de recherche à la radio et à la télévision. On ne sait jamais, peut-être le militaire qui l'a ramassée sur le cadavre de sa mère la reconnaîtra, elle, ou son signalement.